Ebourgeonnage

Le débourrement est le signe de la reprise d’activité de la vigne, de sa croissance et de l’ouverture des bourgeons.

L’ébourgeonnage est un acte œnologique qui permet :

  • la sélection des grappes à venir
  • le retrait des branches qui vont porter des grappillons qui auraient une maturité décalée
  • la concentration de l’ensoleillement
  • l’amélioration du microclimat avec une diminution de l’humidité
  • et donc la diminution des maladies.

Il permet en fait de recentrer la vigne sur ses raisins, cela l’aide à se « concentrer ». Ce nettoyage fait gagner du temps sur la taille l’année suivante.

Il se déroule en 3 étapes :

  1. nettoyer les pieds
  2. nettoyer la tête
  3. enlever les doubles

1) Le pied

On constate des repousses au printemps. Les rejets au niveau du tronc sont à enlever car ils :

  • viennent du vieux bois
  • produisent de la végétation pour ne donner aucun ou peu de fruits
  • dégradent le microclimat des fruits et pompent de la vigueur
  • sont situés trop bas pour être relevés
  • en-dessous du point de greffe, ce sont des repousses du porte-greffe qui n’ont donc aucun intérêt

2)  La tête 

Il y a souvent des repousses mais ce qui vient du vieux bois :

  • produit une grosse quantité de feuillages
  • n’est pas productif
  • dégrade le microclimat : augmentation de l’humidité et donc des maladies.

 

3) Les doubles

Il faut ensuite enlever les doubles sur les baguettes.

On trouve le bourgeon principal, porteur du fruit, et, parfois au même endroit, des bourgeons secondaires qui ne sont quasiment jamais fructifères. Il faut donc les retirer en veillant à bien les différencier.

Pour certains cépages, notamment la Mondeuse blanche, très fructifère, les doubles portent également des fruits. Il faut être alors vigilant et bien les enlever pour éviter de trop gros rendements.

Ces gestes sont fastidieux, particulièrement sur les pousses les plus basses des pieds. Elles doivent être coupées le plus tôt possible car plus cela est tardif, plus elles sont dures. Si elles perdurent après le mois d’août, il s’agit alors de bois et les couper crée des plaies de taille. Pour l’ébourgeonnage de la tête, la morphologie des vignes oblige également à se pencher. En général, le retrait se fait à la main sauf pour les parties les plus dures pour lesquelles un sécateur est nécessaire. En moyenne, chaque pied nécessite 30 secondes d’action. Certaines fois, il faudra repasser car cela repousse.

Sur les « bébés » vignes, l’action est différente. Il s’agit d’un petit cep en formation. On laisse 2 à 3 rameaux sur les plants de 1 ou 2 ans.

 Les trois étapes ne sont pas systématiques, notamment les années de gel. L’ébourgeonnage est alors plus compliqué mais plus rapide. En effet, on garde toutes les pousses qui n’ont pas été endommagées. La maturité du raisin risque d’être irrégulière (jusqu’à 15 à 20 jours d’écart).

En viticulture bio, il ne faut pas de superposition de feuillage car le traitement se fait avec un produit de contact et cela génère plus d’humidité.