Xavier – responsable habillage et conditionnement

 

 Quel est le contexte de la rencontre avec Philippe Grisard ?

J’ai rencontré Philippe pour la première fois en juin 2014. J’étais alors en BTS viti-oeno à Mâcon et recherchais un stage estival de 7 semaines. Ce fut une très bonne expérience. Philippe m’a rapidement fait confiance dans le travail et pour la conduite des tracteurs.

J’ai ensuite poursuivi mes études en passant 3 années en Suisse avec des stages dans les différents vignobles : Vaud, Fribourg, Valais, Neuchâtel, lieu que j’ai particulièrement apprécié pour la très bonne entente entre les différents domaines, l’ambiance de la Fête des Vendanges.

Ensuite, j’ai eu l’occasion de partir travailler en Argentine pendant 5 mois. J’ai découvert des techniques permettant de mener une grosse exploitation en ayant de faibles moyens, contrairement à l’image préalable que j’en avais. Ce fut une très bonne expérience sociale et personnelle qui m’a aussi permis de voyager dans la Cordillère des Andes.

De retour en France en 2019, un nouvel objectif de voyage s’est dessiné : je souhaitais partir en Australie. Avant ce nouveau départ, il me fallait travailler quelques mois en Europe. J’avais alors envie de découvrir d’autres zones viticoles (Bordeaux notamment) et j’ai obtenu un poste pour les vendanges nocturnes dans le Vaucluse mais la fin de mon contrat a été anticipée.

A nouveau en recherche, j’ai vu une offre sur Vitijob (site d’offre d’emploi dans la filière) de ce poste Responsable habillage et conditionnement de la Maison Philippe Grisard. Un appel à Philippe pour lui proposer ma candidature pour quelques mois (je devais repartir en mars 2020…), et je commence dès la semaine suivante, le 8 octobre 2019, le dernier jour de vendanges du domaine : quelques jours avec mon prédécesseur avant de prendre le poste.

La crise sanitaire compromet alors définitivement mon projet australien et je signe alors un CDI ! Finalement, c’est une bonne chose que ce séjour n’ait pas pu se faire, j’ai ainsi pu obtenir une place durable qui me convient très bien !

 

Qu’est-ce qui te convient si bien dans ce travail ?

Tout d’abord, un des intérêts à prendre ce poste précis est qu’il complète ma formation. Ces tâches n’avaient pas été abordées pendant mes études et cela permettait de compléter mes compétences.

La polyvalence au sein de la maison est aussi un atout : livraison, conduite du tracteur, travail dans les vignes et à la cave, contact avec la clientèle. La petite structure permet de toucher à tout !

Il faut aussi parler de l’ambiance : il est rare de trouver un tel environnement de travail. Tout le monde s’entend, personne ne se marche dessus, il n’y a pas de compétition.

Ce qui est aussi à souligner, c’est les différentes concertations proposées par Nadège et Philippe : l’avis de chacun dans l’équipe est demandé et écouté, ce qui n’est pas courant.

En plus, il y a une vraie souplesse dans le travail et l’organisation qui force à l’adaptabilité. Cela me permet notamment d’aménager les emplois du temps.

Après 2 ans et demi, dirais-tu que ton poste a évolué ?

À la fiche de poste de départ, se sont ajoutées différentes tâches. Un mi-temps « responsable vignes » n’est pas pourvu et c’est tour à tour Philippe ou Nadège qui s’en charge. Pour les vendanges 2021, on m’a demandé de prendre ce poste de gestion de l’équipe. Peu à peu, cela s’est encore reproduit au moment de la taille, cet hiver. Mon poste a alors glissé pour prendre ce rôle dans l’esprit de souplesse et d’adaptabilité.

Avec du recul, je suis satisfait de cette évolution. La complémentarité de ces deux mi-temps me plaît. Je ne souhaite d’ailleurs pas prendre un poste plein dans les vignes.

 

Quel est ton coup de cœur produit ?

J’apprécie particulièrement l’Audacieuse 2019. J’aime les vins tanniques. Cette cuvée exprime la finesse et la fraîcheur de la Mondeuse. Dans sa jeunesse, les fruits rouges sont très présents. C’est un vin qui vieillit de manière intéressante : il représente un bon support pour sentir l’évolution des arômes de fruits.

Le millésime 2019 m’a plu dès sa jeunesse et s’assouplit agréablement avec le temps.

Encore sur la jeunesse, je le recommande à des personnes qui ont l’habitude de déguster la Mondeuse, des initiés qui pourraient trouver dans cette cuvée un tremplin vers des vins de Mondeuse moins tanniques. L’Audacieuse propose, en effet, un équilibre entre les différents profils des vins issus de ce cépage (entre les entrées de gamme « âpres » et les travaillées en fût de chêne par exemple).

Pour les non connaisseurs ou ceux qui n’apprécient pas les vins de Savoie, je conseillerai de choisir une Audacieuse plus évoluée encore. Elle permet une accroche facile pour une Mondeuse bien fruitée.

J’aurais tendance à proposer ce vin pour le plaisir de partager une bouteille de vin rouge, juste pour lui !

 

Quelles sont tes attentes par rapport à la Maison ?

La meilleure évolution que je pourrais attendre, c’est un bâtiment qui regroupe tout : matériel pour la vigne – cave – conditionnement – accueil… L’éparpillement des locaux fait qu’une partie du temps de travail se perd dans les trajets. Un bâtiment centré par rapport aux différentes parcelles de vignes serait idéal !

Concernant mon poste d’habillage, je rêverais d’une nouvelle étiqueteuse. Le volume des effervescents est conséquent et la machine actuelle n’est pas adaptée aux « bulles ». Ces cuvées sont alors coûteuses en temps et en personne car les étapes manuelles sont plus nombreuses.

 

Des anecdotes à raconter ?

Un jour, dans les vignes, à St Jean de la Porte, j’ébourgeonnai quand j’ai entendu un vrombissement derrière moi. J’ai rapidement identifié les abeilles et me suis couché au sol au pied des vignes. L’essaim est passé très proche de moi avant de s’enfoncer dans les bois !

Je me souviens aussi de la période de confinement strict en 2020. Quand j’ai eu l’occasion de parcourir les vignes, j’ai été plus que surpris du silence. D’habitude, on entend un fond sonore de l’autoroute en contrebas. Et là, rien !

Au début de mon contrat, j’ai pu loger sur place. Mais je cherchais un hébergement à proximité. J’ai ainsi découvert une pension à Cruet ! On peut même dire que j’ai été le pionnier des employés à y loger pendant 16 mois. C’est synonyme pour moi d’un passage obligé à Cruet pour se sentir bien !

 

Vidéo en cours d’élaboration !

A suivre….